Électrification : plusieurs voies de développement sont possibles
Pour des raisons écologiques et sanitaires, l’électrification des véhicules se poursuivra, c’est une certitude. Ce qui demeure encore incertain, c’est la vitesse et l’intensité de cette transition, ainsi que les choix technologiques associés.
Attentifs à l’amélioration de la qualité de l’air, les États font évoluer les normes d’émissions. En Europe, la Commission envisage de réduire les seuils d’émissions définis pour 2021 de 30 % d’ici à 2030, et de les assortir de sanctions si les objectifs ne sont pas respectés. Les normes Euro encadrent également de plus en plus sévèrement les polluants atmosphériques issus de la combustion du carburant à l’origine de problèmes de santé comme les particules et les oxydes d’azote (NOx). La Chine quant à elle a privilégié la mise en place de quotas ambitieux de véhicules électriques, incitant les constructeurs à investir dans cette technologie.
L’optimisation des moteurs thermiques et l’ajout de systèmes de post-traitement (filtres à particules, piégeage des NOx, etc. ) ne permettront pas d’atteindre à eux seuls les objectifs fixés dans les futurs normes. Pour y répondre, la filière automobile s’engage dans son ensemble dans le développement de motorisations électrifiées.
RYTHME
D’ici à 2030, de nombreux scénarios se confrontent, misant soit majoritairement sur l’hybridation, soit sur les véhicules tout électrique. Un consensus semble toutefois se dégager : les ventes de véhicules électrifiés décolleront significativement à partir de 2022-2023.
TECHNOLOGIES
Les options technologiques parmi lesquelles choisir sont multiples : motorisation 100% électrique, hybrides légers, complets, rechargeables, etc. Aujourd’hui, tous les constructeurs diversifient leur o re de systèmes de propulsion. Ainsi, Toyota, leader des hybrides complets, développe des projets de pur électrique. Renault et Nissan, pionniers sur l’électrique, développent des projets de véhicules hybrides rechargeables avec leur nouveau partenaire, Mitsubishi. Diversifier l’offre signifie d’autant plus de travail en R&D, et de coûts associés. C’est la raison pour laquelle se mettent en place des partenariats, lorsque les acteurs considèrent qu’ils ont plus à gagner à acheter, ou à co-développer, plutôt qu’à trouver une solution isolément. Ainsi, Daimler sollicite Renault sur les petits moteurs thermiques et les moteurs électriques.
La sélection technologique n’a pas encore eu lieu. Elle dépendra très largement des évolutions permises par la batterie (réduction des coûts de production, gestion de la rareté des matériaux, autonomie, temps de charge) et par les autres alternatives (pile à combustible par exemple) encore à l’état expérimental.
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A court terme |
Perspectives |
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Renault |
Réduction de l’offre de moteurs diesels |
2022 : produire un véhicule sur deux en électrique et un sur 5 en 100% électrique |
VAG |
Remplacement en 2020 des petits moteurs diesels par des petits moteurs à essence avec hybridation légère |
2030 : disponibilité de tous les modèles du groupe en version électrique (20 milliards d’euros) |
BMW |
Hybridation des moteurs |
Intégrer un moteur 100% électrique et 5 moteurs hybrides rechargeables dans son offre. Recherche sur un modèle à pile à combustible |
Daimler |
Partenariat avec Renault sur les petits moteurs diesels et essence. Passage au 48 volt |
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Ford |
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Plan d’électrification doté de 4,5 milliards de dollars portant sur 13 modèles à sortir en 2027 |
PSA |
Nouvelle version du moteur diesel DVR |
Lancement de 7 modèles en hybrides rechargeable en 2021 puis de 5 modèles 100% électrique |
Glossaire |
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Le quatre-pages du pôle filière automobile n°11 — Sommaire
- Edito : La filière automobile française gardera-t-elle son atout moteur ?
- Diesel : la baisse s’accélère et devrait se poursuivre
- Électrification : plusieurs voies de développement sont possibles
- Une fragilisation de la filière française ?