Les résultats de notre enquête Syndex/Ifop sur l'état du dialogue social
Afficher l'article en plein écranPour la 7e année consécutive, l’Ifop a réalisé pour Syndex une enquête sur l’état du dialogue social dans les entreprises. 1 878 représentants des salariés, 1 303 salariés et 400 chefs d’entreprise et DRH ont été interrogés. Retrouvez les résultats complets et enseignements de cette étude unique en son genre.
Les 7 enseignements
#1 Le CSE, une instance utile et importante aux yeux des salariés et des dirigeants
Plus des 3/4 des salariés et une part plus grande de dirigeants s'accordent sur l'utilité du CSE, pour remonter à l'employeur les réalités vécues par les salariés, pour la défense de leurs intérêts et leurs conditions de travail, mais aussi dans un rôle de médiation entre les revendications des uns et les décisions des autres. Cette reconnaissance de l'utilité du CSE est à relier à la bonne image qu'en ont les salariés et à leur sentiment d'être bien représentés.
#2 Dégradé et incertain, le climat général pèse sur le dialogue social
Un an après la fin du mouvement des retraites et la dernière vague d'élections au CSE, et dans un contexte politique et économique incertain, l'évaluation par les RP de la qualité du dialogue social se dégrade sur tous les indicateurs. Les RP manifestent un état d'esprit vis-à-vis du CSE moins positif : plus d’inquiétude, moins de motivation et d’optimisme, mais restent déterminés. Ils sont également moins nombreux à juger bonne la situation économique de leur entreprise.
#3 Structurelle, la divergence de perception du dialogue social entre dirigeants et RP perdure
Année après année, les dirigeants portent sur le dialogue social dans leur entreprise un regard bien plus positif que les RP (critiques) et les salariés (réservés). Cet écart se retrouve dans les attentes : proximité et prise en compte des avis du côté des RP versus respect de la législation pour les directions.
#4 Structurelle elle aussi, la sensation de course contre la montre pour les RP s'installe
Manque de temps et de moyens, nombre de sujets à traiter, étendue des compétences à avoir, affaiblissement du poids des RP face à la direction... Le mandat de RP reste toujours aussi difficile à tenir. Sans doute s'y trouve-t-il une partie des raisons expliquant les problèmes de recrutements rencontrés par la quasi-totalité des RP, par ailleurs confrontés à la limitation du nombre de leurs mandats à 3. La retranscription législative de l'Accord national interprofessionnel Dialogue social pourrait faire évoluer la situation.
#5 Conditions de travail, santé, RPS : toujours des sujets prioritaires
Une nouvelle fois, ces thèmes tiennent le haut du classement des sujets à traiter en priorité par le CSE selon les salariés, la direction et les RP. En écho, RP et salariés soulignent le manque de conscientisation par l’entreprise de la pénibilité au travail et l’usure professionnelle. Fait notable de l'année, les dirigeants accordent sur tous les sujets une priorité moins forte à leur traitement par le CSE. L'environnement est jugé moins prioritaire.
#6 RP et salariés donnent la priorité aux augmentations de salaire plutôt qu'aux primes
RP et salariés anticipent le ralentissement de l’inflation : leurs attentes en matière d'augmentation de salaire se font moindres, mais sont néanmoins supérieures à ce que prévoient les directions. Des risques de tension pourraient naître de ce décalage, étant donné l'inflation qui a sévi depuis 2021.
#7 Mieux répartir le pouvoir décisionnaire et consulter les salariés sur leur travail et la manière dont ils l'exercent.
Les RP comme les salariés expriment le souhait d’un meilleur partage du pouvoir décisionnaire entre les directions, les instances représentatives et les salariés… Cela soutient la demande récurrente des RP en faveur d'un poids renforcé de leurs avis. Les RP sont aussi conscients de l’importance de prendre en compte le point de vue des salariés eux-mêmes, ce qui implique proximité et moyens supplémentaires pour être au plus près du terrain. Un message que doivent entendre directions et pouvoirs publics, alors que l’utilité du CSE est reconnue et que la confiance est considérée par RP et directions comme un ingrédient d’un bon dialogue social.