Après une présentation de Jérôme Fourquet des résultats de la 4ème édition du Baromètre Syndex-Ifop sur l’Etat du dialogue social en 2022 , Nicolas Weinstein et Claire Morel ont partagé leur lecture des conclusions de l’enquête en apportant le regard de terrain de Syndex.
Présentation des résultats du baromètre social Syndex-Ifop devant des élus et journalistes attentifs Jérôme Fourquet, Directeur du Pôle Opinion et Stratégies d'entreprise de l’Ifop
Pour Nicolas Weinstein, “40 ans après les lois Auroux et 5 ans après les ordonnances Macron, l'état d'esprit des représentants du personnel majoritairement négatif avec une hausse des sentiments de déception et de colère par rapport à 2021 est un signe alarmant pour le dialogue social. Un rééquilibrage du rapport de force serait assurément nécessaire pour que la voix des RP soit mieux entendue et prise en compte”.
Pour Claire Morel, " améliorer les conditions d’exercice du mandat de RP est un des enjeux essentiels du futur nouveau cycle d'élections des CSE, que ce soit en termes de moyens que de prérogatives et de proximité. Cela implique que et les directions acceptent de prendre leurs responsabilités. Les attentes des RP sont également fortes vis-à-vis du prochain quinquennat : le dialogue social est un rouage essentiel de notre démocratie et de notre vie économique, il est nécessaire de l'enrichir ".Nicolas Weinstein, membre du comité de direction de Syndex, Jérôme Fourquet (Ifop) et Sandrine Foulon, rédactrice en chef adjointe d'Alternatives économiques
A la suite de cette présentation du Baromètre Syndex-Ifop, Sandrine Foulon a animé les débats entre Laurent Berger, Audrey Richard et 3 élus du personnel. Martine Prosper, Secrétaire du CSE Flammarion et négociatrice de la branche Editions
Pour Martine Prosper, le dialogue social s’est normalisé. « Les choses ont changé ces dix dernières années, le dialogue social s'est un peu vidé de sa substance, c’est devenu un élément de communication ». Elle porte aussi un regard critique sur la direction qui ne partage pas suffisamment les informations, « on a l’impression de se faire balader ». « Il y a une désuétude de cette utilité démocratique qu’est le vote ».Hachour Bedjeguela , Délégué syndical à Engie et Benoit Lemercier, Délégué syndical à l’Établissement français du sang
Pour Benoît Lemercier, la limitation des mandats va compromettre la transmission du savoir au niveau des compétences des élus, « au bout de trois mandats, tous les élus qui auront eu un parcours de formation et appris de leur expérience ne pourront plus se représenter. C’est une purge de tous les élus qui auront de l’expérience ».
Hachour Bedjeguelal, comme la plupart des représentants du personnel, partage le même constat que notre baromètre, « les élus sont fatigués, inquiets et en colère ». Et dresse un bilan mitigé du télétravail qui "nous coupe du terrain, on a besoin d’avoir du lien. Avec le télétravail la souffrance ne se voit plus ».Laurent Berger, Secrétaire général de la CFDT et Audrey Richard, Présidente de l’association nationale des DRH
Pour Laurent Berger, « il faut qu’on négocie autrement. C’est là où on verra si la loyauté en termes de dialogue social est réelle ou pas ». « Être RP c’est faire avec les travailleurs et travailleuses, c’est avoir une bonne connaissance et compréhension des sujets des salariés et savoir se faire entendre ».
Pour Audrey Richard, « il y a aussi un gros travail sur l’évolution de l’organisation. Notre responsabilité de DRH est d’accompagner les managers. Il y a un point d’attention à ce qui n’y ait pas de retour en arrière par rapport à certaines améliorations vues pendant la pandémie ».Sophie Lebrun, déléguée syndicale chez Les Petits frères des pauvres
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