Études

PSA ET RENAULT SUIVENT-ILS VRAIMENT DES TRAJECTOIRES PARALLELES ?

Publiés en février dernier, les résultats 2016 des deux constructeurs français montrent de grandes similitudes : environ 3,15 millions de véhicules vendus dans le monde (majoritairement en Europe), plus de 50 milliards d’euros de chiffre d’affaires, des résultats en hausse et une marge opérationnelle de 6%. Cependant, ces ressemblances masquent des dynamiques différentes.

 

Automobile

RENAULT PROGRESSE PLUS QUE LE MARCHE, PSA MOINS VITE.

Les ventes mondiales des deux groupes convergent en 2016 à 3,15 millions de véhicules. Alors que Renault et Dacia atteignent des records (+14% en volume pour Renault), PSA pour sa part se relève très progressivement du creux de 2013 et son chiffre d’affaires stagne en 2016.

Quelle que soit la zone géographique, Renault (+13% pour le groupe, +14% sur la marque au losange) progresse plus vite que le marché. PSA pour sa part n’y parvient qu’en Amérique du Sud. En Europe, où Renault gagne 12%, PSA progresse de 3,5%, soit moitié moins que le marché, et en Chine ses ventes reculent. La progression de 2016 tient ainsi uniquement à son retour en Iran et aux 233 000 véhicules qui y ont été écoulés.

LES RESULTATS DE RENAULT REFLETENT SA CROISSANCE, CEUX DE PSA UN PLAN D'ECONOMIE

Bien que les effets de change soient à l’origine de la baisse de son chiffre d’affaires, PSA parvient à améliorer son résultat opérationnel grâce aux importantes économies obtenues notamment sur la masse salariale (– 350 M€) et sur les achats, facteur clé de succès de son plan « Back in the race». Précisons que le résultat opérationnel n’intègre pas les coûts de restructuration (550 M€, dont 450 M€ dans la division Auto).

De son côté, Renault subit aussi les effets de change et réalise des économies sur les achats. Néanmoins, la progression de ses bénéfices est surtout due à la croissance des volumes qui permet à la deuxième phase du plan « Drive the Change» d’atteindre ses objectifs.

Si les deux constructeurs peuvent revendiquer 6% de résultat opérationnel, c’est cependant sur des périmètres différents : PSA obtient ce taux dans la division Auto, grâce à une politique privilégiant les marges aux volumes. Renault quant à lui obtient ce taux au niveau du groupe : ses volumes lui permettent d’améliorer régulièrement son taux de marge et, surtout, son activité de financement s’avère rémunératrice et très profitable (la Banque PSA Finance est juste à l’équilibre).

 

 

Marché automobile

CES DEUX DYNAMIQUES N'ONT PAS LA MEME SIGNIFICATION POUR LA FILIERE EN FRANCE

Chacun des deux constructeurs à son niveau a signé des accords de compétitivité dans lesquels ils ont pris des engagements de volumes PSA tient tout juste son objectif de 1 million de véhicules assemblés en France. D’après l’institut IHS, il pourrait passer en dessous selon les tendances du marché européen et selon les arbitrages au sein du nouvel ensemble qu’il forme avec Opel.

À la recherche d’économies, PSA, a durci sa politique d’achat. Il s’est ainsi donné des objectifs d’approvisionnement dans des pays à bas coûts. La moitié de ses achats pour la France sont importés. Parallèlement, il fixe un taux d’intégration local de 80 % à terme pour ses nouvelles implantations en Afrique du Nord. Il vise 85 % en 2021 sur les différentes zones. Tout l’enjeu est de savoir si la France sera considérée comme une zone à part entière, auquel cas le taux de 85% s’y appliquerait, ou si elle sera intégrée à l’Europe.

Renault pour sa part dépasse significativement son engagement de 0,7 million de véhicules, grâce aux productions pour Nissan, mais également pour Daimler et Fiat. Si Renault a, par le passé, délocalisé plus rapidement à l’Est de l’Europe et a beaucoup misé sur Dacia, la place qu’il donne aujourd’hui à son outil français est plus significative et nourrie par ses partenariats.

 

À quels ensembles correspondent les chiffres « groupe » donnés par PSA et Renault ?
Pour Renault les marques Renault, Dacia et Samsung, une activité de financement et les dividendes remontés par Nissan (qui publie ses comptes à part).

Pour PSA les marques Peugeot, Citroën et DS, ainsi que Faurecia et la banque PSA Finance. Le chiffre d’affaires réalisé en Chine par les coentreprises (par exemple avec Dongfeng) n’est pas intégré (contrairement aux volumes communiqués

 

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