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Pourquoi et comment les élus doivent éclairer les rapports RSE des directions ?

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Les rapports RSE publiés par les directions d'entreprises constituent une opportunité pour les représentants du personnel de faire entendre leur voix sur les enjeux de durabilité. Voici pourquoi et comment les élus ont intérêt à s'en saisir.

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Un outil de communication à double sens

Les rapports RSE, obligatoires pour les grandes entreprises européennes, visent à rendre compte des performances extra-financières à travers des indicateurs sociaux et environnementaux. Souvent volumineux, ils mêlent données brutes, commentaires d'indicateurs et mise en avant d'actions engagées.

Si la démarche est généralement unilatérale, les élus ont tout intérêt à s'emparer de ces rapports pour en faire à leur tour un objet de communication, en apportant un éclairage complémentaire à celui de la direction.

Décrypter et questionner le contenu

« La volumétrie de certains rapports RSE peut rebuter. Cela sous-entend de s'organiser collectivement pour décrypter le rapport et questionner la direction » , explique Aurore Duffau, consultante RSE chez Syndex. L'enjeu est notamment de ramener l'information au périmètre du CSE pour la rendre pertinente.

Rien n'oblige la direction à présenter son rapport en amont au CSE, mais rien n'empêche non plus les élus de rendre un avis motivé. C'est l'objectif que s'est fixé le CSE central du groupe Crédit Agricole par exemple.

Vérifier l'adéquation entre discours et réalité

Pour Valérie Delacourt, coordinatrice CFDT du groupe Crédit Agricole, il est crucial de « vérifier l'adéquation entre le discours et la réalité, notamment sur l'empreinte carbone des placements financiers » . Le groupe a d'ailleurs accepté d'associer les représentants des salariés à l'élaboration de son prochain plan de vigilance.

Aller au-delà des indicateurs mis en avant

Dans l'industrie également, les élus cherchent à avoir une vision globale au-delà des indicateurs mis en avant. Chez Merlin Gerin (groupe Schneider Electric), le CSE souhaite connaître « le coût environnemental réel de la fabrication d'un disjoncteur » , au-delà de l'empreinte carbone de l'usine.

Chez TotalEnergies, les représentants du personnel interrogent la pertinence des périmètres de reporting et la transparence des hypothèses sous-jacentes aux indicateurs extra-financiers.

Intéresser les parties prenantes externes

Les avis des CSE sur les rapports RSE intéressent les investisseurs, les ONG et les salariés. « Depuis 5 ans, nous interrogeons les sociétés du CAC 40 sur leurs engagements ESG. Les syndicats nous aident à analyser les réponses » , indique Grégoire Cousté du Forum pour l'Investissement Responsable.

Les administrateurs salariés ont aussi un rôle à jouer pour porter ces enjeux dans les conseils d'administration.

Une opportunité à saisir

La nouvelle directive européenne CSRD va renforcer les exigences en matière de reporting extra-financier. « C'est une opportunité pour les élus » , selon Aurore Duffau, car elle va impacter l'analyse des risques et les plans d'action des entreprises.

En s'emparant des rapports RSE, les représentants du personnel peuvent ainsi contribuer à améliorer la prise en compte des enjeux de durabilité, tout en faisant entendre leur voix auprès des différentes parties prenantes.

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