Le véhicule électrique, un incontournable dans le transport
Afficher l'article en plein écranDans cette interview, 2 représentants des salariés et un expert Syndex dans le domaine de l'énergie et de l'automobile nous donnent leurs regards sur l'évolution du véhicule électrique en France.
Syndex - L’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi est l’une des pionnières sur le véhicule 100% électrique. Quelle place prennent ces activités en France aujourd’hui ?
BO - En France, Renault a développé un savoir-faire dans la conception des véhicules électriques et l’a étendu aux moteurs électriques et à l’assemblage des batteries. En 2017, 30 000 Zoé sont sorties de l’usine de Flins et 5 000 Kangoo électriques de celle de Maubeuge. Cela représente 4,5% de la production française de Renault. D’ici à 2022, l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi prévoit 12 nouveaux modèles électriques. Son catalogue devrait alors proposer 1 véhicule sur 5 en tout électrique et 1 sur 2 en électrique ou hybride.
FD - Le développement des véhicules électriques dans l’usine de Flins, que ce soit au niveau de la production, de la conception ou de l’après-vente, suppose des compétences nouvelles. Le volet formation, non négligeable, a déjà représenté plusieurs milliers d’heures pour la transition des compétences du thermique vers l’électrique.
Syndex - Notre réseau énergétique pourra-t-il fournir l’énergie nécessaire à l’extension du parc automobile électrique ?
AM - Selon le gestionnaire du réseau électrique RTE, qui a travaillé sur différents scénarios à la demande de l’État français, 15,6 millions de véhicules électriques rouleront en 2030. Les risques pour le réseau seraient minimes, parfaitement maîtrisables. Cela nécessiterait une production d’électricité supérieure de 3% à celle d’aujourd’hui, pour un gain de 8,5 millions de tonnes de CO2. Cette optimisation s’effectuera toutefois à certaines conditions : un développement et une mise en cohérence des infrastructures de recharge et de raccordement des véhicules électriques, et un mode de gouvernance approprié.
Syndex - Renault travaille-t-il sur le recyclage, et la maîtrise de la filière d’approvisionnement ?
BO - La direction de l’environnement de Renault a la volonté de progresser en matière de recyclage. À ce jour, il n’y a pas de solution optimisée, mais la notion de circularité du cycle du produit est une préoccupation de l’entreprise. La question de la sécurité de la filière d’approvisionnement est à relier à la mise en oeuvre de la loi sur le devoir de vigilance. La CFDT, très impliquée sur ce sujet, questionne le service achat et la direction sur sa mise en oeuvre. L’ingénierie travaille à trouver des alternatives aux métaux rares.
AM - La Chine assure 90% de la production mondiale des terres rares, ce qui soulève des questions d’ordre social, environnemental, et de respect des droits fondamentaux. Selon G. Pitron, auteur de La guerre des métaux rares (Éditions les liens qui libèrent, 2018), cela pose des problèmes de sécurisation des approvisionnements ; pour l’Agence internationale de l’énergie, leur utilisation n’est pas incontournable.
Syndex - Quelles sont vos feuilles de route syndicales sur ces sujets de transition énergétique ?
BO - Depuis mon entrée au conseil d’administration en 2011, mon fil rouge est la RSE. L’objectif est que l’entreprise mette en oeuvre une trajectoire qui prenne en compte les impacts sociaux et environnementaux de ses activités.
FD - La RSE était le thème de notre dernier congrès. La RSE c’est l’outil du dialogue social de demain. Chez Renault, on est sur la bonne voie si on considère la qualité du dialogue et la forme qu’il prend.
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