La mue écologique du transport routier
Afficher l'article en plein écranParce que le secteur des transports est responsable d’environ 30% des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France, sa décarbonation est inévitable pour atteindre la neutralité carbone. Le transport routier de personnes et de marchandises est concerné au premier chef. Et ce n’est pas sans conséquences pour ses salariés...
Après la voiture et l’avion, les politiques publiques sont en train d’accroître la pression fiscale et réglementaire à l’encontre des poids lourds pour favoriser le report modal et la décarbonation dans la décennie à venir.
Jusqu’à présent, les contraintes n’avaient pas provoqué une rupture dans la motorisation des poids lourds, mais la situation risque d’évoluer avec les dernières mesures proposées par la Commission européenne. Non seulement la mue écologique du transport routier est susceptible de modifier les équilibres économiques, mais elle modifie aussi le principal outil de travail des salariés du secteur. De plus, elle transformera les conditions et la quantité de travail des salariés qui devront s’adapter aux contraintes techniques des nouvelles flottes, toujours plus connectées. Or, si la digitalisation favorise l’écoconduite, elle comporte aussi ses propres risques notamment en termes de surveillance individualisée des salariés et d’automatisation.
Les dernières évolutions législatives issues de la loi Climat et Résilience attribuent aux CSE de nouvelles prérogatives en matière d’environnement. La décarbonation du transport ayant de forts impacts sur l’ensemble du modèle économique et social des entreprises, il est pertinent que les CSE s’emparent dès aujourd’hui du sujet dans leurs consultations récurrentes :
- quelle incitation financière des salariés à l’écoconduite ? s’agit-il d’un axe de NAO ?
- quelle place des IRP dans les choix technologiques à venir (type de motorisation, organisation de travail, etc.) ?
- quel accompagnement des salariés conducteurs ou de la maintenance vers les nouvelles motorisations ? Comment gérer la période de transition avec une flotte mixte ? Un accord GEPPM a-t-il été négocié ?
- quels sont les risques des nouvelles motorisations (installation électrique, hydrogène, gaz…) ? Le DUERP a-t-il été mis à jour ?
Retrouvez au sommaire de notre 4 pages transport :
- L’inévitable transition écologique du transport routier : un bilan mitigé et un durcissement de la réglementation
- Choix technologiques et conditions de travail des salariés : quelles questions vous poser ?
- Quels leviers d’action pour les représentants des salariés ?
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