Actualités
Dossier : Newsletter auto #11

Auto : les restructurations s’amplifient

Afficher l'article en plein écran

Six mois après un premier recensement des restructurations en cours, les experts auto de Syndex constatent l’amplification du mouvement en Europe. 2024 s’annonce particulièrement destructrice pour l’emploi du secteur en France. 

autoroute dans le brouillard

Les données présentées dans cet article sont issues de nos observations sur le terrain et de la presse et concernent le périmètre France.
 
 
Les restructurations ne sont pas un phénomène nouveau dans l’auto : les constructeurs, notamment Stellantis, Renault, Ford enchaînent depuis 2009 des plans de départ volontaires et ferment des sites.

Mais, depuis 2023, la situation s’est aggravée. En 2023 et début 2024, des équipementiers européens majeurs ont annoncé d’importants plans de restructuration : Continental (-7150 dans le monde), ZF (-14 000 en Allemagne), Forvia (-10 000 en Europe), des réorganisations ont été lancées chez Valeo, en France, sur au moins 3 sites.

En septembre 2024, ce mouvement s’amplifie : le groupe VW annonce plusieurs dizaines de milliers de suppressions d’emplois et la fermeture de plusieurs sites en Allemagne ; Schaeffler, suite à la fusion avec Vitesco, prépare également des suppressions de postes. D’autres décisions sont dans les cartons chez les constructeurs européens et les équipementiers.

En France, les 9 premiers mois de 2024 se traduisent par une forte croissance des entreprises de l’industrie automobile en restructuration. Ces quelques mois s’avèrent plus délétères pour le secteur que l’année 2023 tout entière : déjà deux fois plus d’entreprises sont concernées, et 43% en plus d’emplois touchés. Les pertes d’emplois à fin septembre dépassent aussi les pertes de 2021 et se rapprochent de celles de 2020, année où les sous-traitants avaient été fortement touchés, notamment dans la fonderie.

graphique donnant le nombre d'emplois supprimés selon le type d'acteurs
graphiques sur les restructurations

Trois constats : 

  • les fermetures ont doublé, et le nombre d’emplois détruits progresse de 40% entre 12 mois 2023 et 9 mois 2024 ; 
  • le PSE n’est pas le principal dispositif mobilisé dans les entreprises qui suppriment des postes (en 2023 comme en 2024). Les ruptures conventionnelles collectives et congés de mobilités sont fréquemment utilisés. Le volet congé de mobilité de la GPEC est notamment de plus en plus activé, fruit d’accords mieux-disants que les PSE dans certains cas ou de la volonté des partenaires sociaux d’éviter les contraintes associées à un PSE ;
  • le sort de près de 2 000 emplois est en suspens à fin septembre : des plans, cessions ou fermetures sont envisagés mais n’ont pas encore été précisés. Ces risques n’intègrent que les craintes publiquement exprimées et pas les projets en cours de préparation aux différents niveaux de la filière.

 
Par type d’acteurs :

  • si les sous-traitants, de la fonderie particulièrement, avaient payé un lourd tribut en 2020 et 2021, ce sont en ce moment les restructurations chez les équipementiers qui pèsent le plus fortement sur l’emploi ;
  • les fermetures concernent essentiellement les fournisseurs et sous-traitants, relativement épargnés en 2023 ; 
  • les constructeurs suppriment des emplois en recourant à d’autres modalités que le PSE. 

 
Enfin, la délocalisation reste un levier important dans la réorganisation des entreprises. Entre janvier 2023 et septembre 2024, elle concerne 42% des sites soumis à un plan de restructuration et 38% des emplois supprimés.

 

graphiques montrant l'impact en emplois et en sites des délocalisations
Partagez cet article !