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2024, une année charnière pour l'habillement ?

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En dépit de l’inflation qui a persisté en 2023, les ventes (en valeur) du secteur de l’habillement ont reculé de -1,3 %​. La poursuite de l’inflation en 2023 s’est traduite par une hausse des prix (+ 4 % en moyenne sur l’année). Pourquoi ce marché ne cesse de dévisser depuis 10 ans ?  Quels sont les facteurs qui contribuent à la baisse des ventes, tant en France qu’à l’échelle mondiale ? Nos experts décryptent !

habillement


La baisse des ventes en valeur et volume se poursuit, sauf pour les hommes et le sport

Si l’inflation a entraîné une nouvelle hausse des prix, elle a également continué à modifier les arbitrages de nombreux consommateurs.​

Les achats de mode ont en effet souvent servi de variable d’ajustement face aux fortes hausses des prix de l’alimentaire ou de l’énergie, plus prioritaires. C’est ainsi que les ventes d’habillement plongent à nouveau en 2023, cassant la dynamique de rattrapage de la désastreuse année Covid qui avait eu lieu en 2021 et 2022.​

Pour mémoire, les prix des articles d’habillement avaient augmenté de 6 % en 2022.​

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Source : Institut Français de Mode (IFM)


Le CA généré en 2023 se situe à -5,6 % par rapport à 2019, année d'avant-crise.​

Le volume des ventes dans le secteur de la mode a quant à lui reculé de -4 % en 2023​

La baisse des volumes vendus est plus marquée que celle des ventes en euros : les acteurs du textile-habillement dans leur ensemble ont enregistré une chute de 4 % des quantités d'articles consommés sur l'année, par rapport à 2022. ​

40 % des distributeurs subissent même des reculs dépassant les 5 %.

Le milieu de gamme souffre particulièrement

Depuis plusieurs années et plus particulièrement sur la période récente, le prêt-à-porter milieu de gamme (plus de la moitié des magasins en France) traverse une profonde crise se traduisant par des fermetures de boutiques, des redressements judiciaires voire des liquidations. Des marques emblématiques disparaissent du paysage.​

En 2023, 782 points de vente de chaînes spécialisées ont fermé, 191 également du côté des indépendants, révèle l'IFM.

En 2023, la chute d'activité a également touché les ventes en ligne (-4,9 %), signe d’une perte de popularité du « quick » commerce ?

Sur l'ensemble de l'année, les ventes en ligne ont reculé de 4,9 % par rapport à 2022, tandis que l'activité en magasin physique n'a fléchi que de -0,6 % sur la même période. ​

 

Plusieurs facteurs ont contribué à la baisse des ventes de textile-habillement en 2023 et début 2024, tant en France qu’à l’échelle mondiale

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Les raisons de la baisse des ventes en ligne d'habillement en 2023 sont multiples : ​

  •     l'inflation a freiné la consommation des ménages par les modifications de comportements et des arbitrages entre consommation, déconsommation et épargne, privilégiant les achats de produits de seconde main ou les secteurs offrant des alternatives plus durables
  •    le quick commerce a perdu en popularité, avec seulement 28 % des clients des principaux acteurs du secteur ayant effectué une commande en ligne depuis janvier 2023. Plus de la moitié des acheteurs ont changé de fournisseur et se sont tournés vers d’autres enseignes traditionnelles offrant un service de drive. ​

2024 se profile comme une année incertaine et complexe pour les acteurs de la mode   

Les enseignes devront faire face en 2024 à une équation compliquée, marquée par :​

  •     des hausses de charges importantes : ​
    •     +11,6 % d’augmentation de l’indexation des loyers en deux ans, entre 2021 et 2023, ​
    •     multiplication par 5 du coût du transport maritime depuis le mois d’octobre,​
  •     un contexte macroéconomique fragile (ralentissement de la croissance, remontée du chômage) susceptible de peser sur la consommation des Français malgré une inflation maîtrisée ;​
  •     un contexte politique et social risqué aussi bien en France (blocages des agriculteurs, annonce de grèves RATP, risque de montée des revendications en vue des élections européennes, etc.), qu’à l’international (tensions en mer Rouge, poursuite de la guerre en Ukraine) ;​
  •     une concurrence accrue sur Internet avec la forte montée en puissance des plateformes internationales, notamment chinoises ;​
  •     des retombées économiques des Jeux olympiques qui restent incertaines. Si la compétition internationale permettra un dynamisme global de l’activité avec l’accueil de millions de visiteurs, son impact direct pour les commerces de l’habillement reste hypothétique, notamment dans les segments du luxe.

 

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